With works by:
Bianca Bondi
Pierre Clément
Olivier Kosta-Théfaine
Vincent Lorgé
Roman Moriceau
Ricardo Passaporte
François Patoue
Russel Tyler
Romain Vicari
Crédit photos : Rebecca Fanuele
Entre hommage et référence au temps qui passe, les artistes de Né un 2 juillet sillonnent la ville en groupe ou solitaires. Ils nous font voyager dans le temps, au travers d’un nouveau culte du post modernisme et de l’éclosion de fraiches contemporanéités.
Né un 2 juillet fait dialoguer deux générations, celle d’un groupe qui a évolué à travers l’explosion du cinéma hollywoodien et une plus jeune bande de plasticiens qui a connu la bombe internet. Malgré des différences générationnelles, entre 1972 et 1992, l’exposition met en exergue la déambulation. Un espace temps se crée à travers les œuvres, un retour en arrière ainsi qu’une projection dans un avenir chaotique et non certain. Tel un parcours du combattant, le visiteur dérive, se laisse porter et fait face au boom générationnel.
Le déplacement dans l’espace urbain commence face au monticule de Pierre Clément qui expose une fin du monde programmée. Les Cairns de Vincent Lorgé, ensuite, rochers citadins, divulguent la collection d’un désir charnel. Semblables à des ruines urbaines, dans une archéologie du présent, ces roches annoncent le paysage meurtri d’Olivier Kosta-Théfaine. L’artiste offre une vision découpée du panorama des métropoles, le cuivre de son tableau rappelant les matériaux propres aux villes industrialisées. Jungle urbaine, explosée, malmenée, la cité et ses lettrages permettent à Romain Vicari d’afficher une texture nouvelle.
La marche, solitaire ou en groupe dans la ville agitée, est palpable aux travers des toiles colorées et acidulées de François Patoue ; inspirées du mouvement des « Lo-Life », qui déambulaient, habillés dans un all over de couches colorées superposées Ralf Lauren. Le groupe est aussi à l’essence même de la sculpture organique et hybride de Bianca Bondi. Lyndsay met en avant l’une des stars du web des années 2000, tout juste sortie d’une série de sculptures aux prénoms féminins, comme un girls gang.
Plus que physique, la déambulation se fait aussi au travers des compositions matiéristes, cosmiques et illuminées de Russel Tyler qui exposent des écrans brouillés. Dans la toile, nos yeux en perte de repères ne peuvent se focaliser dans le fouillis éclaté des visions rétrospectives de Ricardo Passaporte qui évoquent les cours d’écoles californiennes. Comme chez Roman Moriceau, qui fixe au travers du geste photographique le vide dans une nouvelle perception de l’abstraction.
La déambulation dans le temps semble alors être au cœur de l’exposition Né un 2 juillet associant deux groupes qui se regardent, s’inspirent, dans un mouvement de nostalgie revendiquée ou de progrès insatiable. Certains marquent un nouvel avènement du post modernisme américain, annoncent l’importance de la technique classique face aux progrès du digital. Alors que d’autres posent leur attachement à l’ère du numérique et des écrans.