Pour cette exposition composée de peintures à l’huile, d’installations et de manuscrits, l’artiste Gregory Thielker a collaboré avec l’anthropologue Noah Coburn afin de créer un portrait complexe de l’Afghanistan d’aujourd’hui.
Tandis que les troupes internationales commencent à se retirer, la situation en Afghanistan n’a jamais été aussi imprévisible. Cette étude porte plus particulièrement sur la Plaine de Shamali, au centre de laquelle se situent les bases militaires Américaines, de Bagram. En effet, cette région a connu une longue histoire d’occupations militaires et de conflits créant un lieu où se croisent au quotidien passé et présent. Les marques d’interventions étrangères, depuis Alexandre le Grand, l’occupation Soviétique et celle des Taliban jusqu’à l’actuelle présence militaire Américaine, coexistent aujourd’hui dans les configurations géographiques et les mœurs locales.
Les peintures présentées sont des évocations méticuleuses des diverses perspectives de la région. Dans ces images, basées sur des croquis et des photographies prises sur place, le ressenti du passé est tangible. Un bureau gouvernemental réduit en cendres, les murs de la base aérienne de Bagram, ou un vase Hellénique découvert à proximité, sont autant de témoignages de conflits incessants. Pourtant une certaine beauté émerge ici dans l’endurance de la vie, malgré l’instabilité et les souvenirs traumatisants du passé.
Cette exposition résulte de nombreuses visites de la région, au cours des deux dernières années. Gregory Thielker et le docteur Noah Coburn ont parcouru l’Afghanistan sans surveillance militaire, ce qui leur a permis de rencontrer intimement les locaux. Cette exposition contraste ainsi radicalement avec les récits habituels sur l’Afghanistan. Grâce à une approche anthropologique et artistique, cette étude présente une vision large, subtile et sans a priori de la vie au sein du conflit.
Gregory Thielker vit et travaille entre Washington DC (Etats-Unis) et New Delhi(Inde). Il est professeur assistant en art à l’Université du New Jersey. Après avoir mené des projets au Salvador et en Norvège, il a obtenu la bourse Fulbright du département d’Etats Américains pour ses travaux sur la Grand Trunk Road en Inde. Son travail à été exposé internationalement et a été publié dans The Independent, La Repubblica, et le Washington Post.
Noah Coburn est un professeur d’anthropologie à Bennington College dans le Vermont, avec plusieurs années de recherche en Afghanistan à son actif. Il est l’auteur de « Bazar Politics : Power and Pottery in an Afghan Market Town»